Ce recueil d'articles, publiés initialement entre 1923 et 1963, témoigne de la profondeur de la pensée d'Eugène Minkowski, de son admirable sens clinique, de sa clarté d'expression, de l'étendue des sujets qu'il a abordés, et surtout de l'écho que trouvent aujourd'hui ses écrits auprès de tous ceux qui s'intéressent à la santé mentale.
Le plus admirable dans l'œuvre de Minkowski est probablement le pont qu'il a jeté entre les philosophies phénoménologique et bergsonienne et la psychiatrie clinique, dont il était un éminent connaisseur et praticien. Dans tous les textes proposés, cette double inspiration est présente, leur donnant une puissante originalité. Ainsi éclaire-t-il d'un jour inédit certains aspects de la névrose obsessionnelle ou de l'automatisme mental. Les distinctions qu'il opère à propos des concepts d'anesthésie affective, de tristesse, d'indifférence schizophrénique sont d'une remarquable finesse clinique. Sont également présentés des textes où il précise certaines notions essentielles comme celles de fond mental ou de constitution, cette dernière par opposition à la notion de complexe. A ce sujet, il entretient avec la psychanalyse freudienne un dialogue sans concessions d'une grande pertinence. On peut en dire de même au sujet du comportementalisme, lorsqu'il aborde la question des névroses animales.