Écrits mystiques des béguines
« Hadewijch d'Anvers chante, « ivre d'un vin qu'elle n'a pas bu ». Son poème naît d'un rien. Il est la trace d'une perte. En cela, il ne se distingue pas de l'ivresse, absence de la chose. Quelle est donc cette ivresse poétique « sans cause », douleur du corps ouvrant sur la douceur d'un chant, retour de l'altérant dans l'écriture défaite ? »
Michel de Certeau
À la fin du XIIe siècle se développe dans le nord-ouest de l'Europe un nouveau type de communauté religieuse : les béguines, vouées à la prière et aux bonnes oeuvres, vivent hors des cloîtres un retour à des formes simples de religion. Souvent en proie à des extases, ces « inspirées » ont laissé des écrits poétiques témoignant dans une langue nouvelle, influencée par la poésie courtoise, de leur ferveur enthousiaste et de leur liberté.
Ce recueil regroupe les Poèmes spirituels d'Hadewijch d'Anvers, l'un des premiers monuments de la poésie lyrique en flamand, et les Nouveaux Poèmes, attribués à Hadewijch II, qui représentent la mystique spéculative des béguines.