Vingt ans ou presque après sa disparition, l'héritage intellectuel de Derrida reste objet de controverse. N'a-t-il pas introduit dans diverses problématiques philosophiques des complications inutiles ? Sa « déconstruction » ne s'est-elle pas muée en phénomène de société, pour ne faire qu'ajouter au désarroi contemporain ?
On propose ici les éléments d'une apologie sans dévotion.
Rendre hommage à une saisissante puissance de pensée et d'écriture, en détailler quelques exemples, n'est pas renoncer à affronter des questions difficiles touchant la définition de la « déconstruction », son exacte portée, ou la manière dont ses enseignements prennent place dans le moment critique que nous traversons.