Écrits, propos, lettres et témoignages
« Le titre de réaliste m'a été imposé comme on a imposé aux hommes de 1830 le titre de romantiques. Les titres en aucun temps n'ont donné une idée juste des choses ; s'il en était autrement les oeuvres seraient superflues. Sans m'expliquer sur la justesse plus ou moins grande d'une qualification [...], je me bornerai à quelques mots de développement pour couper court aux malentendus.
J'ai étudié, en dehors de tout esprit de système et sans parti pris, l'art des anciens et l'art des modernes. Je n'ai pas plus voulu imiter les uns que copier les autres [...]. J'ai voulu tout simplement puiser dans l'entière connaissance de la tradition le sentiment raisonné et indépendant de ma propre individualité.
Savoir pour pouvoir, telle fut ma pensée. Être à même de traduire les moeurs, les idées, l'aspect de mon époque, selon mon appréciation, être non seulement un peintre, mais encore un homme, en un mot faire de l'art vivant, tel est mon but. » G. C.
Des grands peintres français, Courbet compte sans doute parmi ceux qui pâtissent encore d'une approche trop simpliste ou réductrice. On a dit de lui qu'il était réaliste, comme si cela suffisait à résumer l'immense richesse de son oeuvre. La publication de ses textes, depuis longtemps indisponibles lorsqu'ils n'étaient pas inédits, permet de mieux comprendre son travail, sa psychologie et sa pensée.