Le souhait de "nouveau" - que Baudelaire désespéré n’espère plus que dans la mort - découvre pour les vivants l’écriture comme une aventure. Être de langage, l’homme, pour faire apparaître un "nouveau" qui vaille, doit en dernier recours entrer en lutte avec lui. Et voici la cohorte des poètes. Quel pourrait être ce nouveau ? Qu’y aurait-il toujours à démêler pour parvenir à dire que "j’existe", qu’ "il y a" un monde et une "relation" possible entre ce sujet et ce monde ? Le langage reçu, qui paraît tout donner, crée en fait un barrage et il s’agirait de rendre celui-ci le plus diaphane possible. Telle est l’aventure de l’écriture. Une aventure entre musique et peinture. Musique : puisqu’il y a mots, sons, rythme des phrasés. Peinture : puisque le mot devient touche chargée de "sensualité". Entre : Puisque le mot n’est ni note pure, ni paillette de couleur. Cet "entre" fait l’aventure avec ses heurs et malheurs, mais où vibre avec intensité un désir d’être très particulier, le désir d’être qui fait la particularité de ce que nous sommes. Écritures-Aventures entend se mettre au service de ce désir.