Dans le sillage des grands nihilistes européens, Samuel Beckett, Louis-René des Forêts et Thomas Bernhard ont écrit des soliloques rageurs qui expérimentent un épuisement du sens, indissociable d'une forme de relance paradoxale. Analysant la force d'emprise de ces écritures « avides », qui tournent aussi parfois « à vide », l'ouvrage explore cette tension entre l'excès, l'outrance, la libido dicendi, et la pénurie, l'appauvrissement, la tentation du laconisme. Inlassablement plastiques, les écritures avides jouent tantôt de la frustration, tantôt de l'agressivité, et mettent à l'épreuve notre lecture.