Ce recueil d'études, rassemblées par un universitaire désireux d'établir un bilan de ses recherches personnelles, facilite l'accès d'un public spécialisé à des textes dispersés dans des revues, des actes de congrès et des mélanges. Un ouvrage de ce genre peut aussi servir une «pensée en marche».
Philologue et romaniste, formé à la diversité romane selon la tradition universitaire spécifique aux pays de langue allemande, Fritz Peter Kirsch, spécialisé en littérature occitane moderne et contemporaine, a sans cesse élargi son horizon de chercheur, en intégrant les théories de l'historien sociologue Norbert Elias, les apports de la sociolinguistique, des recherches consacrées à l'intertextualié, à l'interculturel, des cultural studies du domaine anglo-américain et de l'anthropologie.
Dans les études ici réunies, à l'image répandue de l'harmonie des peuples unis par la langue de Racine, se substitue le tableau d'une pluralité de contacts le plus souvent conflictuels entre langues et cultures marquées par des rapports de domination. L'Occitanie s'insère bien dans ce tableau, soumise de bonne heure à l'acculturation et transformée, au fil des siècles, en terre «barbare». Frappé par les analogies entre les situations de la littérature d'oc, des littératures francophones d'Afrique et même des productions de langue française en Amérique du Nord, F. P. Kirsch développe, entre autres, l'idée - qui à certains pourra paraître étrange et paradoxale - de l'existence d'une Francophonie originelle à l'intérieur de l'Hexagone.