Écumes de guerre
La vie quotidienne qui suivit 14-18, guerre qui ne fut grande que par sa folie meurtrière, témoigne de moments difficiles. Avec pudeur et rage, l'auteur d'Ecumes de Guerre évoque en 8 tableaux (Cassure, la lettre de Marie, la Faim, Aveux, Bavardage et rabibochage, Asile, Solitude, Enfer du Nord) diverses situations habitées de personnages meurtris, égarés, ambitieux. Ces déchirures dessinent déjà les contours d'une nouvelle époque.
Extrait de « Cassure. » Dialogue entre Pradel l'instituteur et Bergougnoux, le maire.
« Pradel : Ce que nous apprend la souffrance mérite mieux que tes cocoricos. Oui... mieux... Expérience ne veut pas dire revanche. Tes phrases de monument aux morts, oublie-les. Tu es d'une naïveté crasse. Les discours ne cachent que des idées stériles. La vie en laquelle je crois ne se moule pas sur elles. Tout le jeu de la guerre se joue sur la faiblesse de l'homme. Dis-toi que nous avons donné nos fils à la bêtise humaine, brûle-moi plutôt ce discours, par respect pour nos enfants.
Adultes