«Griswold avait raison : Edgar Allan Poe buvait. Or, étant
donné que son corps - comme c'est notre cas à tous - était
relativement peu sensible à cette intoxication éthylique, le
terrain n'ayant été que trop bien préparé par les générations
successives de buveurs qui constituaient sa lignée, il buvait
beaucoup. Il picolait. Mais il le faisait sciemment, il le faisait
pour parvenir à cet état d'ébriété grâce auquel il pourrait
créer - peut-être des années plus tard - de nouvelles valeurs
artistiques. Une telle ivresse n'est pas un plaisir, c'est une
épouvantable torture qui ne peut être ardemment désirée que
par celui qui porte au front la brûlante marque d'un Caïn de
l'Art.»