Les années Montmartre sont inséparables des écrivains et des peintres
célèbres ou discrets, d'Appollinaire, Carco, Dorgelès, Picasso, entre autres,
du Bateau-Lavoir et du Lapin Agile.
Le Montmartre des années 1900-1920 ne diffère guère de la bohême de
Nerval. C'est celle de Carco. Ce n'est plus celle de la nuit des becs de gaz.
L'électricité embellit les boulevards, bistrots, bars, bastringues, bordels et
autres bouges issus des brumes de la Butte et où émergent les brouillards du
château dorgelésien.
Edouard Gazanion, né à Chadrac en 1880, monté à Paris, a parcouru
cette époque, en acteur flamboyant, avant de s'en effacer complètement.
Poète à la fois fastueux et bohême, dillettante et fêtard, amoureux des
femmes, il a vécu de ses rentes, une vie de bamboche... une vie de patachon !
Auteur de Chansons pour celle qui n'est pas venue, il a cotoyé les
superbes et les humbles : Max Jacob, Tristan Derème, Robert Delaunay,
Léon Vérane, Ulysse Rouchon, Robert de la Vaissière, Francis Carco, son
ami fidèle, Marcoussis, et bien d'autres.
Grâce aux archives personnelles du poète, Bernard Lonjon a reconstitué
cette vie exceptionnelle et méconnue. Il aborde le début du XXe siècle, avec
ce tournant que constituera la Grande Guerre, les poètes des tranchées,
Appollinaire et Pergaud. Il n'oublie pas les amis saugains de Gazanion et
Louis Amargier.
Ce récit est enrichi par de nombreux extraits de revues de poésie de
l'époque ainsi que par des correspondances inédites.