Au moment où sont à l'honneur la défense de la «diversité culturelle» et le «partenariat des langues» dans l'espace francophone, comment ne pas s'interroger sur le rôle et la place de l'école dans de tels processus? On sait, et l'exemple même de la France le montre mieux que tout autre, le rôle que l'école peut jouer dans la transformation des situations linguistiques. Le Sud francophone donne encore au français une place majeure, tant dans ses institutions (langue officielle de nombreux États) que dans ses systèmes éducatifs, puisque cette langue demeure, dans bien des cas, le médium de l'éducation. Il en résulte que les citoyens de ces États ont comme premier droit de l'homme l'accès à la langue française.
Elle constitue pour eux non seulement la voie vers la citoyenneté réelle, mais aussi, à travers l'éducation, la clé de tous les savoirs. Dans bien des cas, l'école africaine, en crise grave, ne peut plus faire face, dans son état actuel, aux obligations que lui impose le quasimonopole dont elle dispose dans le domaine de la diffusion du français. À partir de l'étude précise des situations de nombreux États du Sud, surtout francophones (Burkina Faso, Côte d'Ivoire, Haïti, Mali, Maurice, Niger, Seychelles), mais aussi à un degré moindre, de l'Afrique anglophone (Afrique du Sud, Namibie, Zimbabwe, Ghana), cet ouvrage s'efforce à la fois d'identifier les problèmes et de proposer des solutions, qui ne peuvent passer que par un partenariat des langues et une utilisation, massive mais appropriée, des techniques audiovisuelles.