Ferdinand Buisson (1841-1932) qui joua un rôle majeur dans l'élaboration des lois Jules Ferry et de la loi de séparation des Églises et de l'État, est aujourd'hui redécouvert. Directeur de l'enseignement primaire, député radical influent, président de la Ligue des droits de l'homme et de la Ligue de l'enseignement, Buisson fut aussi un des intellectuels les plus importants du dix-neuvième siècle. Auteur d'un nombre considérable d'études, discours, rapports et articles sur des questions politiques, pédagogiques, philosophiques, historiques et théologiques, Ferdinand Buisson est un grand humaniste dont la pensée échappe aux classifications. Républicain, promoteur du service public laïque, Buisson est réfractaire à l'étatisme, et à toutes les formes d'autoritarisme. Rationaliste, il n'a jamais cru, comme tant d'autres, que la science répondrait à tous les problèmes humains. Ses écrits laissent apparaître une philosophie de la tolérance qui ne sacrifie rien aux principes. Doué d'une "douce obstination", féministe et militant de la paix, Buisson a fait droit au syndicalisme et milité pour une approche démocratique de l'action politique. Sa réflexion sur l'éducation, dépourvue de dogmatisme, est marquée par le sens de la précision et du concret. Ce passionné de pédagogie reconnaît dans l'instruction l'oeuvre humaine par excellence. L'ouvrage rassemble plus de cent textes souvent difficilement trouvables de cet orateur et écrivain dont la parole hardie et la pensée subtile sont d'une étonnante actualité.