Effacer, défaire, dérégler...
Pratiques de la défaillance entre peinture, vidéo, cinéma
Effacer, défaire, dérégler s'attache à une histoire de l'image en mouvement dont l'horizon ne serait pas le spectacle. On y trouve des gestes qui enlèvent, altèrent, abîment, détruisent, participant à un second temps du regard, qui trouve à s'exercer dans une rencontre avec ce qui existe déjà. Ce texte s'attache donc aux manques : altération des captures d'images, défaillance des appareils, images trouvées, hésitations et ratures, ruines, traces, remontages, exploitation inadaptée des technologies, techniques obsolètes. Derrière ces dysfonctionnements apparents, il n'y a aucun aveuglement du spectateur, mais un moyen de faire voir, c'est-à-dire de relever dans l'art l'événement perceptif avant le discours ou le récit. Il faut alors endurer l'absence de repères techniques ou stylistiques et s'affranchir des bonnes règles. Les pratiques qui s'en déduisent font apparaître un état indécis des oeuvres mêmes ; cette indécision est essentielle à la définition de l'expérience esthétique contemporaine.