« Si saint Pierre et saint Paul étaient devant les inquisiteurs, aussi bons chrétiens qu'ils fussent et qu'ils soient, les inquisiteurs les traiteraient assez mal pour leur faire confesser l'hérésie » , plaidait Bernard Délicieux devant Philippe le Bel en 1303. C'est sur le Midi de la France, où ceux que l'Église traquait et condamnait comme hérétiques se qualifiaient eux-mêmes de « bons hommes », qu'a porté l'essentiel des études de Jean-Louis Biget : rassembler ici trente-quatre de ses articles écrits depuis 1971 permet de faire ressortir toute la richesse et l'unité d'une recherche majeure sur les dissidences religieuses dans la France médiévale. Né en 1937, Jean-Louis Biget, élève, maître de conférences puis professeur à l'École normale supérieure de Saint-Cloud, a concentré l'essentiel de ses travaux sur la région languedocienne médiévale, principalement Albi, et fut précurseur dans la relecture des mouvements hérétiques de l'Occident médiéval ; il est aujourd'hui une référence de premier ordre en ce qui concerne l'histoire des hérésies languedociennes et de l'Inquisition, en France comme à l'étranger. Dans ce livre fort de plus de mille pages, il porte son regard sur les nombreux aspects des dissidences languedociennes médiévales.
Un copieux index des noms de lieu et de personne permet au lecteur de s'orienter dans la foule des individus croisés et des lieux arpentés par l'auteur dans ses différents articles.