Après l'incendie de leur palais à la fin de l'Ancien Empire (vers 2180-2150), les gouverneurs de l'oasis
de Dakhla réinvestissent les lieux. Dans la partie sud du bâtiment, les structures monumentales d'anciens
magasins servent de cadre à des ateliers et à des éléments d'habitat de service, en particulier
des boulangeries.
Le dixième volume de la série Balat est consacré à une unité artisanale produisant surtout des outils
de silex et de cuivre dont l'activité se développe durant la 1re Période Intermédiaire.
L'architecture de l'atelier est caractérisée par un bâti léger, très évolutif. L'ensemble fonctionne de manière
organique, sans réelle spécialisation des espaces. Le matériel lithique est représentatif de l'industrie «sur
plaquettes». Les éléments de faucille constituent l'essentiel d'une production dans laquelle des adaptations
empiriques compensent un déclin technique.
L'étude fonctionnelle définit une composante nécessaire, mais jusqu'à présent peu documentée, de la vie
d'un palais. D'un point de vue historique, la présence d'un atelier produisant des faucilles est l'indice,
en des temps réputés être une période de récession, de la permanence d'une organisation palatiale
qui contrôle l'agriculture de l'oasis.