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Mauthausen, 29 y 30 de julio de 1942. Inmóviles en la Appelplatz, hombres rapados contemplan sin rechistar cómo muere uno de los suyos: un hombre con la cabeza al rape, encaramado en una carreta tirada por otros prisioneros. Rodeándole, una irrisoria orquesta compuesta por músicos con el pijama a rayas acompañan al torturado a la horca al son de una canción de moda: J'attendrai. Una escena horrible fotografiada por los propios verdugos. Gracias a un detenido español que sustrajo el negativo, esta foto ha sido autentificada por los testigos -visibles en la primera fila- que Jean Laffite consiguió localizar. Este ahorcamiento-mascarada es la bisagra de un relato alucinante: unas cuantas horas en la Appelplatz donde se cruza el destino de seis mil hombres. todos aquellos a los que la Alemania nazi considera como enemigos irreductibles. Jean Laffite, prisionero de guerra evadido, después resistente clandestino en la región de París desde diciembre de 1940. Detenido en mayo de 1942 y deportado al campo de Mauthausen en marzo de 1943 con los primeros convoyes de franceses. Destinado al Bloque 16, llamado el bloque de los cobayas, trabaja diariamente en el kommando de la cantera. En marzo de 1944 es trasladado al campo de Ebensee, anejo al campo central, donde los detenidos son utilizados para la construcción de fábricas subterráneas en las montañas de Austria. Liberado en mayo de 1945, ha escrito muchas obras consagradas a la Resistencia o la deportación, entre ellas Ceux qui vivent, publicada en 1947.