Le jeune Gabriel est incarcéré au pénitencier El Sexto, au
centre de Lima, dans le cadre de la répression des mouvements
d'opposition étudiants. Là, il va rencontrer des
représentants des partis politiques qui luttent contre le pouvoir
despotique. Il découvre les hiérarchies de la prison, où en fonction
des étages se côtoient en haut les politiques, puis les droits
communs et les délinquants sexuels, et enfin, tout en bas, les
clochards et les assassins. Les politiques se divisent entre partisans
de l'Apra (démocrates) et communistes, considérés comme
"vendus à l'étranger".
Les droits communs font régner leur loi, distribuent la drogue et
forcent les homosexuels à la prostitution. Les maîtres de cet
inframonde, Estafilade, Maraví et Rosita, l'homosexuel à la voix
d'ange, luttent pour le pouvoir, s'affrontent à mort, ce qui révèle
la totale malhonnêteté des autorités légales.
Construit sur des dialogues ce roman est, comme le souligne
M. Vargas Llosa, remarquable par la structuration des "personnages
collectifs, ces entités grégaires absorbant l'individu effacé
par l'ensemble, fonctionnant avec une synchronie de ballet".
Ce roman a été inspiré à l'auteur par son expérience de la prison
politique en 1938. Il a défini El Sexto comme à la fois une école
du vice et une école de la générosité.
Un grand classique de la littérature latino-américaine.