Depuis 1979, le Parlement européen est élu au suffrage
universel direct dans les États membres de l'Union
européenne. Trente ans après, les enquêtes d'opinion
montrent toujours une méconnaissance générale des
procédures et de la signification de ce scrutin. L'abstention,
considérable, est l'un des nombreux indices du
discrédit qui frappe l'Europe réellement existante.
Pourquoi les instances européennes restent-elles à
ce point étrangères aux peuples ? Comment expliquer
que le Parlement de Strasbourg suscite si peu d'intérêt,
alors que ses pouvoirs sont loin d'être négligeables,
même s'il est en position dominée par rapport à la
Commission, au Conseil et à la Cour de justice ?
Dans un souci d'éducation populaire, les auteurs font le
point sur l'état de la législation régissant cette assemblée
et l'élection de ses membres.
Ils décrivent ensuite les mécanismes d'un fonctionnement
particulièrement opaque aux yeux des non-initiés,
et où la recherche permanente du consensus entre les
groupes politiques dominants - Parti populaire européen
(PPE) et Parti socialiste européen (PSE) - revient
le plus souvent à dépolitiser la prise de décision et à
vider le débat démocratique de sa substance.
Pour que le Parlement européen joue pleinement son
rôle dans une Europe démocratique, l'articulation avec
les Parlements nationaux, dont les compétences en
matière de législation communautaire devraient être
très sensiblement augmentées, s'impose. Ce qui implique
une remise à plat complète des traités actuels.