On ne peut qu'hésiter à qualifier d'élégie une suite de vers qui n'ont plus de rapport déterminé avec l'origine d'un genre sans doute funèbre. Et cependant il n'a pas paru qu'on pût dire plus elliptiquement la note de fond qui accompagne ces considérations. On ne peut guère considérer une longue portion de temps humain sans y repérer la masse des espoirs ensevelis, le plus souvent dans une violence insensée.
La tonalité sans doute endeuillée des premiers textes va au-devant d'une rencontre avec l'inconnu. La neige est malmenée, blessée violemment, meurtrie. La salissure est l'écriture. La place ouvre cette béance. Le ton se mue en rage, colère et désespoir, dans la pièce centrale, mais sait céder, celle-ci retombée, aux moments - furtifs, sans doute, mais qu'importe ? - où s'entrouvre une gaîté. Ou est-ce une joie ? Puis vient l'allégement d'un retour, après tant de noirceur, d'une neige nouvelle, omniprésente.
L'Élégie est accompagnée de six notes, qui font partie du poème.