Issu d'un enseignement universitaire d'introduction à la science politique, ce livre a plusieurs objectifs : en premier lieu, mettre à la disposition du plus grand nombre le fruit d'un travail pédagogique collectif ; en second lieu, témoigner de la situation paradoxale de la science politique française contemporaine. En effet, cette discipline issue des sciences de gouvernement et du droit public est aujourd'hui largement ouverte et influencée par l'ensemble des sciences sociales, notamment par la sociologie ; au point même qu'il est courant de parler de sociologie politique pour la désigner. Toutefois cette ouverture sur les sciences sociales a initié une diversification infinie, réjouissante pour le chercheur, mais qui ne facilite pas l'enseignement de la science politique aux non-spécialistes et la comparaison des travaux.
En ce sens, ce volume est aussi un pari : s'appuyer à la fois sur des travaux récents, sans limites préconçues, et sur les acquis de la sociologie, au premier chef sur des auteurs dont les livres et articles sont aujourd'hui largement disponibles en langue française (Max Weber, Norbert Elias, Pierre Bourdieu) pour proposer une perspective unifiée sur des éléments de science politique. C'est pourquoi, le titre de l'ouvrage n'est pas seulement un clin d'oeil à un « classique » italien, il souligne aussi les limites de l'approche sociologique en science politique, approche qui n'a pas encore permis, loin s'en faut, d'intégrer l'ensemble des objets de recherche constitutifs de l'activité politique et de répondre à l'ensemble des questions qui sont posées aujourd'hui - ou qui devraient l'être - aux politistes.