Lorsqu'elle décida de couper sa natte, elle savait qu'elle entrait en liberté. Elle se sentait comme le chêne délivré de ses racines. Sa silhouette au galop avait gagné en fluidité. Tout ondulait, et son destrier avec elle. Son corps était son langage et pour qu'un mot désignât, il lui suffisait de danser. C'étaient des lignes sans fin qui s'échappaient devant elle alors que, morte, sa natte gisait à ses pieds et avait déjà changé de couleur.
« Quelque chose au travers du corps s'est exprimé, qui n'est que la face visible de l'iceberg. Le conscient a enfoui le trop d'émotions derrière la barrière sociale, c'est-à-dire ce qui définit la façon de se bien tenir ou conduire en société. Mais dans la glace immergée dorment les couches sous-marines de nos profondeurs. Celles-ci s'ouvrent et se libèrent lorsque le poète accepte de ne plus être maître chez lui. »