Cet ouvrage propose une édition et une introduction d’un groupe de poèmes néo-latins composés pour célébrer la gloire militaire de Matthias Corvin, roi de Hongrie (1458-1490).
Le premier, composé par un humaniste italien proche de la papauté, Alessandro Cortesi, s’étend sur près de 1200 hexamètres d’une facture très classique et retrace les principaux
faits d’armes de Matthias Corvin : lutte contre les Hussites, contre les Turcs et contre le Saint-Empire. Les deux autres poèmes, bien plus brefs, sont le fait de Girolamo Balbi, humaniste itinérant qui a parcouru presque toute l’Europe au cours de sa longue carrière. La première épigramme, dédiée à Matthias Corvin, s’apparente à une récriture miniaturisée de l’œuvre de Cortesi. Ce procédé est tout aussi net dans la seconde épigramme, Balbi ayant pratiqué l’auto-plagiat pour composer un nouveau poème à la gloire d’un destinataire différent, Maximilien de Habsbourg. Le rapprochement de ces trois œuvres éclaire les pratiques d’écriture des humanistes de la fin du XVe siècle, fondée sur une imitation libre d’une multitude d’auteurs classiques, mais aussi sur la reprise d’œuvres poétiques contemporaines.
François Mottais est archiviste-paléographe et agrégé de lettres classiques. Actuellement en thèse de doctorat à l’Université Paris Nanterre et à l’École nationale des chartes, ses travaux portent essentiellement sur la réception de Stace chez les poètes de la latinité tardive, mais aussi sur la pratique de la poésie de circonstance.