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Fabulation théâtrale autour de la mythique poétesse américaine Emily Dickinson, Émilie ne sera plus jamais cueillie par l’anémone est un hommage à la présence dans l’instant, une ode aux infinis possibles du langage. Inspirée par la poésie de celle qui fit sa réputation sur la réclusion et l’excentricité, la pièce entre dans l’imaginaire de Dickinson plutôt qu’elle ne la raconte. Au chevet de sa mère mourante, Émilie dialogue avec sa soeur, imaginée par l’auteur sous le prénom d’Uranie, en digne muse de la musique. Dans une langue riche et vivante, Garneau épouse les vertiges de la poésie de Dickinson, traduit son monde avec ses propres illuminations, mais expose aussi sa vision de la musique, dans une méditation inspirée par le pouvoir des notes. Le mystère comme le divin, la mort, l’immortalité, les superstitions et autres refuges humains sont disséqués avec profondeur et légèreté, rappelant le don de la poétesse pour traiter de l’univers en évoquant sa chambre et son jardin. Ses éblouissements, pris pour de la folie, nous deviennent proches car « l’infini est familier à tous dans l’intimité ». Poétesse anticonformiste, isolée de la société mais ouverte au monde par ses mots, Dickinson rejoint Garneau à plusieurs égards. Par sa liberté, sa rigueur, mais surtout par son émerveillement intouchable, immortel. Pièce créée en 1981 au Café de la Place (Montréal), puis qui s’est jouée à Bruxelles et Berlin en 1982, au Festival d’Avignon en 1983, à Genève en 1989, à l’Espace Go en 1991, à Genève, Longueuil, Sherbrooke, Québec et en Suisse en 1999. Une lecture en a été faite à la Maison de la Culture Rosemont-Petite-Patrie en 2016. Elle a été traduite en allemand en 1982 et en anglais en 1985.