Longtemps négligé, Emmanuel Chabrier, né à Ambert le 18 janvier 1841 et mort à Paris le 13 septembre 1894, a enfin conquis la notoriété méritée avec la place qu'il occupe aujourd'hui dans les concerts. Auvergnat de génie et génie de l'Auvergne, si Emmanuel Chabrier domine la musique sans avoir besoin de référence auvergnate, il ne peut se bien comprendre que par son origine, quoique sa musique soit universelle.
Maître et initiateur de la musique moderne comme le considéraient autant Debussy que Ravel et Mahler, il écrit une musique claire et gaie, vigoureuse avec toujours présent ce charme discrètement mélancolique qui lui est propre. Artiste au sens le plus profond du terme, il est l'ami des impressionnistes, intime de Manet. Ami des poétes et des littérateurs, intime de Verlaine.
C'était aussi un véritable écrivain. Epistolier remarquable il écrit une foule de lettres d'une grande perspicacité sur la musique et les musiciens, mais aussi d'une folle drolerie selon son propre tempérament. Longuement citées, elles éclairent sa vie et dessinent un tableau particulièrement vivant de la faune artistique de Paris ainsi que des gens qui l'entouraient dans la retraite rurale où il se retirait pour travailler, à la Mambrolle près de Tours.
Ce livre fait découvrir la personnalité attachante et complexe de ce compositeur et son tragique parcours dans la maladie qui le fait mourir à cinquante trois ans dans un état de semi démence. Illustré de nombreux documents, dont beaucoup sont inédits, ce livre bénéficie également d'une illustration sonore grâce au CD qui y est joint : comportant des pièces pour piano interprétées par Laurent Martin et des mélodies chantées par la mezzo-soprano Brigitte Baleys.