Edmond Picard... On écrit le nom avec des pincettes, on le réédite en sachant combien l’antisémitisme et le racisme du bonhomme sont répugnants. Même quand il voyage au Congo, il faut qu’il trouve un détour pour vilipender les Juifs. Moins que les Noirs, certes. Ceux-ci, il les a sous la main, sous les yeux et, peut-on dire, dans le nez. La question des «races», qui compte (et l’écrire n’est rien) pour Edmond Picard, trouve des aliments nouveaux dans son voyage, même s’il n’en avait pas besoin pour se convaincre. «Malgré les bonnes volontés les plus humanitaires, l’irréductible différence des races s’affirme; elle s’affirme malgré les rêves chrétiens, l’automorphisme bienveillant qui parfois, au passage des noirs et des noires, nous fait objectiver en eux nos sentiments, nos pensées, nos aptitudes», la démonstration est sans appel. Forcément: il y est allé, il a vu et ne raconte que ce qu’il a vu. À peine revendique-t-il ses conclusions – elles sont, dans son esprit, de telles évidences!