Y a-t-il deux Sartre ? Un premier, individualiste, d'avant la Guerre, et un second, engagé, après la Guerre. Ni vrai ni faux, efficace, ce récit prend forme dès les premiers jours de la drôle de guerre : arraché à sa vie par la mobilisation, Sartre découvre son historicité. Mais l'Histoire marche au ralenti, la guerre est plutôt paisible. Le jeune auteur s'active. Lisant, s'écrivant, Sartre cherche à se défaire de lui-même en reconfigurant son rapport au temps, au monde, aux autres et à lui-même. Ce faisant, il jette les bases de L'Être et le Néant et, virtuellement, de l'oeuvre à venir. Sartre, sujet en situation, apparaît alors comme le mouvement qui tient ensemble le lire et l'écrire, l'identité et l'oeuvre, la présence et l'absence.