Fut une époque où les artistes indiquaient la direction à prendre.
Aujourd'hui, au siècle de la mondialisation, ce sont les commissaires
de la mondialisation qui ouvrent les perspectives. Ces perspectives
sont-elles valables pour indiquer les directions à prendre ? Je laisse
ouverte cette question. Mais la tendance à donner une compatibilité
mondiale à l'art grève lourdement la tradition de l'Occident. Ce que
j'entends par «compatibilité», c'est la garantie du politically correct
qui évite que l'art choque, et ce où que ce soit.
Il n'est plus possible de ne pas prêter d'attention à l'art. Non parce que
le nombre des artistes s'est multiplié, mais parce que toutes les tentatives
pour donner à l'art une unité ont échoué. Cela me plaît, parce que je
m'occupe des artistes, d'où qu'ils viennent. Je ne me préoccupe pas de
théorie, même s'il est nécessaire, parfois, de prendre en compte des
éléments préalables qui permettent de penser l'activité des artistes
avec une approche différente.