Philosophe, Sylviane Agacinski n'oublie ni la politique ni le sexe.
Ses divers engagements, inséparables d'une réflexion sur la
nature corporelle et sexuée de notre existence, la conduisent
à refuser la commercialisation des corps dont les femmes sont
particulièrement menacées par les développements de la biotechnologie.
L'auteur interroge ici la dissymétrie des sexes, les formes
historiques de leur inégalité politique et défend le principe de la
parité. Montrant que la diversité des sexualités n'efface pas la dualité
des sexes, Sylviane Agacinski souligne aussi que l'idée d'individu
abstrait ne permet pas de comprendre les conflits entre eux.
De même, la question des «genres» éclaire la diversité des
masculinités ou des féminités, mais elle ne permet pas d'éviter la
question des sexes : car ce sont des corps de femmes qui sont
aujourd'hui dans le monde enfermés, violentés, vendus ou cachés
sous des burkas. Et c'est à des corps de femmes que s'intéresse le
marché de la prostitution ou celui des utérus.