La fin des régimes communistes en 1989 ouvre à nouveau et à des niveaux multiples le chantier de l'histoire dans la région. L'ouverture des frontières et l'usure des procédés de légitimation par l'histoire des régimes qui se sont succédés au XXe siècle obligent à repenser le passé en dehors des axes traditionnels, et finalement à dépasser le cadre de l'Etat-nation. Sous un autre angle, la perspective de l'intégration plus ou moins proche dans l'Union européenne plaide elle aussi pour l'exercice renouvelé de la comparaison. Une réflexion sans a priori sur l'histoire nationale et sur les enjeux qu'elle a animés et représentés dans une Europe centrale qui fournit à l'historicisme - dès ses débuts - un de ses terrains privilégiés et des plus conflictuels, est certainement urgente.