L'époque 1900 voit un essor considérable de la production littéraire de femmes. Ainsi, en 1894, Octave Uzanne, dans son ouvrage La femme à Paris. Nos contemporaines, suppose l'existence de 2 133 autrices. En Italie, Luigi Capuana parle, en 1907, de « l'envahissante concurrence des femmes dans la littérature narrative. » Cependant, peu de noms des ces écrivaines ont su faire leur entrée dans le canon littéraire, exception faite de Colette et Anna de Noailles en France, et Grazia Deledda, Matilde Serao et Sibilla Aleramo en Italie. Il s'agit donc de s'interroger sur les mécanismes du fonctionnement du canon littéraire et ceci à l'aide de la théorie du champ littéraire de Pierre Bourdieu. Nous avons procédé à l'analyse systématique des deux champs littéraires ainsi que de la formation discursive du concept de l'autrice dans les deux pays afin de rendre visible l'impact des écrivaines françaises et italiennes dans l'histoire littéraire de leurs pays à l'époque 1900.