Claude Martingay a exercé le métier de libraire, a fondé les Editions Ad solem en 1969, dont le but était de publier des écrits issus de l'expérience spirituelle et qui trouvaient difficilement une place chez les éditeurs religieux de l'époque.
Tout en vendant et publiant les livres d'autrui, il en écrivit lui-même quelques-uns, parmi lesquels il faut citer Le Conte du huitième jour, qui est la tentative de reconstituer l'image du puzzle dont les moments d'une existence sont les pièces éparpillées dans la mémoire. Ce conte est écrit sur des pages au filigrane du Jeu de Mar-Lah-Klem, publié en 1971, jeu sinon éducateur de l'étonnement.
Mais le plus important peut-être fut la rencontre de l'auteur avec saint Grégoire de Nazianze dans Le Dit de sa vie, où prit naissance ce qu'il appelle lui-même une " conversion ", quand l'amour des livres et des idées commença de s'effacer derrière celui du langage et, très particulièrement, derrière celui de La Sainte Ecriture, dont le mystère n'est pas celui d'une pensée divine, mais du Dire de Dieu.
C'est dans le prolongement de cette " conversion " que l'auteur se prend à imaginer que le troisième millénaire connaîtra une révolution aussi importante que celle de l'invention de l'imprimerie, mais à l'inverse, si les hommes arrivent à s'étonner non plus de penser et d'écrire, mais, à l'image de Celui qui dit et les choses sont, de dire à leur tour.