André Marie Vergnes est étudiant aux Beaux Arts de Paris lorsque s'engage la guerre contre l'Allemagne. Envoyé sur la ligne Maginot, il y est fait prisonnier fin juin 1940. Il se retrouve d'abord en Bavière, dans le Stalag XIII A de Nuremberg. De là, il est envoyé au Kommando 1995 de Thanstein où il reste trois ans avant de revenir à Nuremberg comme « Intendance » dans l'hôpital militaire de la ville. André Vergnes est finalement libéré cinq ans après son arrestation. Il a alors vingt-sept ans.
De ce long exil, l'artiste a ramené des carnets de croquis pris sur le vif durant la guerre ou pendant sa détention, des feuillets volants, des dessins tracés au crayon, au fusain, à l'encre, des aquarelles, des gouaches ou encore des lavis. C'est par hasard, au cours du rangement de son atelier, resté en l'état depuis son décès en 1967, que Wladislaw Panarin, son gendre, les découvre dans un carton. S'y trouvent aussi cinq minuscules agendas dans lesquels sont annotés les événements majeurs qu'il a vécus pendant sa détention. Jamais il n'avait montré le contenu de ce carton à qui que ce soit, pas même à ses enfants !
Wladislaw Panarin a souhaité les réunir dans un ouvrage et vous livre ici le témoignage exceptionnel, au quotidien, d'un de ces « KG » (Kriegsgefangener), détenu en Bavière et ballotté entre Stalag et Kommando...