Les textes de Jean-Pierre Cotten sont des objets. Très précis, exigeants, acérés.
Ils sont une écoute, celle d'écrits qui toujours parlent : Marx et Engels dans la
complexité de leurs démarches. Sans dogmes. Celle inattendue de Cousin lu dans
son contexte : comment une pensée peut être une pratique. Celle de contemporains,
non des moindres : Merleau-Ponty, Foucault, Deleuze, Bourdieu, non pour dire à
coup sûr d'où ils viennent, mais pour tracer des espaces qu'ils ont parcourus, et qui
les font mieux voir.
Ces objets sont des «mémoires pour l'avenir», des objets qui croisent
d'autres objets qui circulent avec eux, en premier lieu ceux construits par A. Tosel,
objets que d'autres pourront reprendre, ici ou là, et tailler encore. Ils jettent des
pistes pour des solutions à une question décisive : que peut-on entendre par
appropriation collective et démocratique ? Qu'il n'y ait pas de réponse véritable
maintenant n'implique pas que cette question ait aujourd'hui perdu son sens, et
qu'on ne puisse peut-être bientôt aller vers des réponses. Il faut écouter ces objets.