Leon Battista Alberti (1404-1472) fut à la fois écrivain,
théoricien des arts, architecte et... surprenant athlète.
Son aisance en tout fut telle que J. Burckhardt vit surgir
en lui le type d'«homme universel» qu'illustrera Léonard
de Vinci. Mais cet homme dissimulait un être souffrant
dont les écrits contiennent aussi des pages d'un profond
pessimisme.
Sa naissance illégitime dans une famille patricienne
en exil explique son perpétuel désir d'excellence et de
reconnaissance. Ses relations difficiles avec les humanistes
et les artistes florentins furent à l'origine de ces
Entretiens sur la tranquillité de l'âme, rédigés en langue
toscane vers 1443 et dotés d'un titre latin : Profugiorum
ab aerumna libri III.
Alberti y rapporte des conversations tenues en sa présence,
lors d'une promenade à Florence, par Agnolo
Pandolfini et Nicolas de Médicis. Agnolo s'interroge sur
les moyens d'éviter les tourments intérieurs ou de s'en
libérer. Nourries de lectures classiques, ces réflexions
se distinguent par des notes existentielles et une grande
liberté de pensée.