Louis Hjelmslev (1899-1965) est l'auteur d'une théorie du langage
qui a connu deux rédactions principales, l'une à l'attention des
linguistes de son temps, les Prolégomènes à une théorie du langage,
l'autre plus technique, demeurée inédite de son vivant, le Résumé
d'une théorie du langage.
La thèse défendue dans le présent ouvrage est que cette théorie
du langage dépasse largement les préoccupations ordinaires des
linguistes et se donne à bon droit pour une épistémologie générale. Il
s'agit ainsi de désenclaver la réception critique de Hjelmslev et de se
donner les moyens d'interroger sa théorie du langage en fonction de
questions épistémologiques majeures : qu'est-ce qu'un objet pour la
connaissance ? comment l'objet se donne-t-il à cette connaissance ?
et quels sont les moyens mis en oeuvre pour le connaître ?
Mû par la réflexivité de son objet, l'auteur mène la recherche sur
ces questions en leur appliquant les conditions épistémologiques
énoncées par la théorie du langage. En particulier, l'attention se
porte sur les formes sémiotiques dans lesquelles ces questions se
posent forcément : sur les genres textuels utilisés, sur les registres
graphiques et symboliques retenus, sur les modalités d'interlocution
et d'interprétation du discours.