Équité et mise en oeuvre des politiques de santé au Burkina Faso
Depuis 30 ans en Afrique, de nombreuses politiques publiques de santé ont été formulées dans le but équitable d'améliorer l'accès aux soins des plus pauvres. La stratégie des soins de santé primaires de l'OMS, adoptée à Alma-Ata en 1978, voulait instaurer plus d'équité en matière de santé. Les surplus dégagés de la vente des médicaments essentiels de l'initiative de Bamako (IB), rédigée en 1987 par l'UNICEF et adoptée par les pays africains, devaient en partie financier l'accès gratuit des indigents aux services de santé. Or, au Burkina Faso, comme ailleurs en Afrique, les acteurs de la mise en oeuvre de l'IB se sont focalisés sur les aspects relatifs à l'efficacité de la politique au détriment de ceux liés à l'équité. Les inégalités d'accès aux services de santé y perdurent, les indigents sont toujours exclus et les bénéfices tirés du paiement des services et des médicaments ne sont pas employés en faveur de l'équité d'accès. Aussi, par l'intermédiaire de l'étude de la mise en oeuvre d'un projet par une ONG internationale au Burkina Faso, cet ouvrage tente de rendre intelligible cette occultation de la composante équitable des politiques de santé. Il s'agit d'une recherche interdisciplinaire qui fait appel aux concepts de l'étude des politiques publiques, de la santé publique et de l'anthropologie du développement. Les lecteurs de ce livre seront en mesure de comprendre le processus de mise en oeuvre de l'IB, le rôle et la rencontre des acteurs sociaux dans l'organisation de la politique et de choix de ses instruments ainsi que la représentation du concept d'équité (justice sociale) chez ces mêmes acteurs burkinabé. Il s'agit d'un ouvrage qui intéressera tant les praticiens du développement que les agents de santé et les universitaires.