Érasme (vers 1466-1536)
Derrière les grands capitaines des guerres de religion, et bien séparé d'eux, on aperçoit le fin visage d'Erasme, légèrement empreint de tristesse. Il n'est pas attaché au poteau d'un bûcher, il n'a pas de glaive en main, aucune passion violente ne contracte ses traits. Ses yeux bleus au regard lumineux et doux contemplent, par-dessus les chaos des passions populaires, notre siècle non moins troublé que le sien. Une tendre résignation est répandue sur son front - hélas ! comme il la connaît bien cette éternelle folie humaine ! Et pourtant un sourire de confiance presque imperceptible passe sur ses lèvres...
La sagesse qu'Érasme n'avait pu apprendre auprès des doctes professeurs de la Sorbonne, ce fut la folie qui la lui enseigna, en lui racontant l'histoire du monde...