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Kitty Genovese era una joven y atractiva camarera de Nueva York. Una noche gélida de marzo de 1964 salió sola del bar en el que trabajaba, en la zona de Queens. Cuando llegaba a su casa, en Kew Gardens, le salió al paso Winston Moseley, un aparentemente apacible neoyorquino, pero también un sádico y necrófilo asesino de mujeres. Kitty fue violada y murió salvajemente acuchillada. La agonía de Kitty duró media hora. Sus gritos se oyeron en el vecindario, pero nadie acudió en su ayuda. Durante las pesquisas, la policía supo que al menos treinta y ocho personas, hombres y mujeres de distintas edades, oyeron o incluso vieron desde sus ventanas el crimen. Su apatía permitió a Moseley rematarla sin ningún impedimento, derrochando sus mejores dotes de crueldad. Didier Decoin recrea con extrema habilidad narrativa aquel Estados Unidos de los años sesenta, el de los coches Corvair y la presidencia de Johnson. Nos pasea por un insalubre Nueva York para relatarnos el drama de Kitty Genovese, la frialdad de Moseley ante sus víctimas y ante el fiscal que lo interroga, la impasibilidad e indiferencia de los vecinos frente al crimen, la conmoción social que generó a través de los medios de comunicación... Decoin recurre a la ficción para perfilar el alma y la forma de pensar de los personajes implicados en aquel suceso que estremeció a la sociedad norteamericana, para adentrarse en su intimidad y poder comprender el porqué de aquel asesinato y los perturbables porqués de la pasividad de los testigos. Es así como mueren las mujeres, juego de palabras a partir de unos versos de André Breton cantados por Léo Ferré (Est-ce ainsi que les hommes vivent), es una profunda y sobrecogedora reflexión sobre la condición humana y su actitud en situaciones límite. Fue tal la resonancia que tuvo el caso Genovese que se convirtió en un fenómeno psicológico, materia de estudio universitario, conocido como «efecto espectador».