Plus de deux siècles après la proclamation de la République, fruit de l’une des premières révoltes modernes d’esclaves, Haïti présente un système social singulier au sein de la Caraïbe. Issue d’une histoire violente, ponctuée de crises allant du traumatisme de la traite atlantique au catastrophique séisme de janvier 2010, la société haïtienne est caractérisée par la créolisation du religieux et des représentations symboliques. Histoire, religion et politique entretiennent une relation triangulaire mêlant rapport des politiques mémorielles à l’histoire, intervention des phénomènes religieux – vodou et christianismes –, dans la construction de la société et attitude ambiguë des pouvoirs face au sacré. Cet ouvrage, recueil d’articles publiés au cours des vingt dernières années, propose un large panorama des rapports sociaux en Haïti, inscrits dans le temps long et au cœur de l’espace caribéen : il éclaire sur les liens entre les pratiques religieuses traditionnelles ou importées et l’histoire coloniale, sur l’art et les symboles, sur la place des femmes et sur la corruption et la violence consubstantielles aux régimes politiques successifs.