Sans doute la place qu'occupe, dans notre inconscient collectif, l'implication de l'Occident dans la pratique de l'esclavage comme système d'exploitation socioéconomique d'individus a contribué à négliger l'emploi dans le Nouveau Testament de la métaphore de l'esclave pour parler de la relation du chrétien à Jésus-Christ, voire à l'évacuer complètement jusque dans nos traductions bibliques, où nous lui préférons le terme de « serviteur ».
Cette lacune est désormais comblée par cet ouvrage qui allie le survol historique et philosophique, l'étude des textes bibliques et l'application pratique.
Commençant par rappeler la nature de l'esclavage dans le monde gréco-romain et le point de vue du Nouveau Testament à ce sujet, Murray Harris développe l'usage de cette métaphore en lien avec quatre thèmes : la liberté, la seigneurie, la propriété et le privilège.
Il vient ainsi redonner à cette métaphore, essentiellement paulinienne, mais pas exclusivement - Jean l'emploie à plusieurs reprises dans l'Apocalypse -, ses lettres de noblesse et en montrer toute la richesse du contenu. Une richesse à (re)découvrir.