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María Zambrano habló de «filiación» para caracterizar la relación de s u pensamiento con el de José Ortega y Gasset. Esta «filiación» fue, si n embargo, extremadamente problemática. Ni el «padre» se reconoció com o tal ùmás bien, al contrario, censuró la orientación inicial del pens amiento de su «discípula»ù ni la «hija» pudo ser reconocida como tal p or su maestro. Pese a ello, se puede calificar de función ejemplar de «maestro» la que ejerció Ortega ante Zambrano y todos los de su genera ción. Los vericuetos de la historia y de las vidas personales hicieron que esta función se volviese voz y recuerdo lejanos, pero de una inus itada perennidad. Zambrano dijo de Ortega que «creaba un ámbito de di stancia colmado de confianza que despertaba ùy exigíaù, en los que en él entraban, el sentir de lo intangible de cada persona». «Por eso ùañ adía ellaù el diálogo con él se desenvolvía con poco esfuerzo, a pesar de las diferencias». En contadísimas ocasiones, ella mostró públicame nte esas diferencias, esas desavenencias, filosóficas y políticas, amb as de hondo calado. Al final de su vida, las hizo un poco más explícit as, en los libros y, sobre todo, en las cartas. Esta edición crítica se propone presentar todos los trabajos que María Zambrano dedicó a su maestro ùartículos, manuscritos inéditos y cartas enviadas por ellaù hoy por hoy existentes, mostrando a través de las variantes de los tex tos la modulación temporal de una visión que nunca fue estática sino q ue se fue enriqueciendo con el aporte de nuevos matices. Estos escrito s iluminan con insospechada intensidad una página esencial de la histo ria del pensamiento español y, nos atreveríamos a decir, de la filosof ía europea del siglo XX.