L'homme est un être historique. C'est le recto de sa vie, et cela constitue une de ses polarités. Mais il est en même temps un être méta-historique: c'est le verso éternel de son existence, et cela constitue son autre polarité. Ne vivre que dans l'engagement, le relationnel, l'horizontalité, risque d'entraîner dispersion, émiettement et mort par explosion. Ne vivre que dans l'intériorité, le recentrage, la verticalité, risque au contraire d'entraîner enfermement, dessèchement sur pied et mort par asphyxie. L'homme et la femme pleinement accomplis vivent dans la tension douce et constante entre l'attention au réel ultime qui les fonde et l'attention aux êtres humains avec lesquels ils ont engagé des relations vivifiantes ainsi qu'à l'univers dans lequel ils sont insérés. Une respiration douce entre histoire et méta-histoire qui sont, indissociablement, les deux versants de leur vie."
L'"esquisse d'un évangile éternel" que trace Bernard Besret est envoyée à un monde en quête d'expansion, d'efficacité, de rapidité. Elle lui rappelle la valeur du silence, de la solitude, de l'intériorité:
"Ne pas nous préoccuper de ce que nous devons faire, mais bien de ce que nous sommes. "