L’essai sur le principe de population, et son influence sur le progrès futur de la société, avec des remarques sur les théories de M. Godwin, de M. Condorcet et d’autres auteurs n’avait jamais été traduit en français. Cela tient sans doute en partie à la date d’édition : 1798. La France et l’Angleterre étaient alors en guerre et allaient le rester jusqu’à la paix d’Amiens (1802). À peine les relations renouées, Malthus avait publié un nouvel ouvrage, dont le succès avait éclipsé celui du premier : Essai sur le principe de population, ou exposé de ses effets sur le bonheur humain, dans le passé et le présent, avec des recherches sur nos perspectives de supprimer ou de diminuer à l’avenir les maux qu’ il occasionne (1803). Ce livre, réédité en 1806 et 1807 avec quelques additions et corrections, fut traduit en français par Pierre Prévost, professeur de philosophie à Genève, qui en donna d’abord quelques extraits dans la Bibliothèque britannique, puis, sur les encouragements de Malthus lui-même, une traduction presque intégrale, qui fut publiée simultanément à Paris et à Genève en 1809. Le texte auquel se réfèrent presque tous les auteurs de langue française est celui d’une traduction plus complète publiée en 1823 par P. et G. Prévost, d’après l’édition anglaise de 1817, dite 5e édition.