Ce volume réunit pour la première fois l'intégralité des poèmes «de jeunesse» de Mathieu Bénézet, composés pour l'essentiel avant sa trentième année. On y trouvera quelques plaquettes quasiment légendaires, d'abord marquées par le surréalisme (Une bouche d'oxygène), et ses premiers livres notoires, épuisés de longue date (dont L'Histoire de la peinture en trois volumes, parue chez Gallimard en 1968 avec une préface d'Aragon) - mais aussi deux recueils composés dans la première moitié des années 70, qui n'avaient jamais été publiés, en dehors de quelques fragments : Manière noire et Album de 1974, qui forment avant l'heure, avec le Récit de 1971, un triptyque presque «objectiviste» dont on pourra mesurer l'importance, tant dans l'œuvre de Bénézet que dans le paysage poétique d'alors.
... Et nous n'apprîmes rien s'interrompt avec la séquence qui lui donne son titre au seuil d'une nouvelle période, marquée par les longues laisses lyriques et le vaste chantier des Apostilles qui caractériseront la poésie de Mathieu Bénézet à partir des années 80. Mais ceci, comme on dit, «est une autre histoire».