Et puis viennent les femmes, Et puis viennent les hommes, y a-t-il un début à cette histoire ? Car il ne faut pas se fier aux apparences, il s’agit bien d’une seule et même histoire, qu’importe... l’histoire par laquelle on l’aborde. Le propos tient en peu de mots : la rencontre improbable de deux êtres, aussi effacés que farouches. Et Cyrille Latour, par la grâce d’une écriture pleine de cette poésie contemplative qui lui est propre, dote ces deux solitaires d’un passé encore prégnant et d’une sensibilité à fleur de peau. Est-il plus belle, plus palpitante histoire que celle de cœurs incertains, ballottés par la houle du grand large ? Le phrasé délicat, invitation à ne pas lire trop vite, lentement les pousse, elle et lui, l’un vers l’autre, jusqu’au méli-mélo médian de mots, tel deux mains tendues, qui s’agrippent, se harpent pour — il est permis de rêver — ne plus se lâcher. Ce qu’il et elle se diront par la suite importe peu : l’un par l’autre est advenu au monde, comme une re(con)naissance. Il aura suffi pour cela de la houle et d’un crayon.