«Depuis, quand on me croise, on compatit. On
me touche le coude, on m'effleure le bras, on
refoule des larmes, on me dit que c'est bien, que je
suis courageux, que ça va aller, hein ? Je ne réponds
pas. Je laisse glisser. Je continue d'enchaîner les
longueurs dans ma piscine intérieure et je fais
attention à ce que le chlore ne rougisse pas mes
yeux.»
Avoir vingt-deux ans - et plus aucune attache. Rouler
sur les routes californiennes. Vivre des rêves éveillés
et des cauchemars diurnes. Comprendre que l'important,
désormais, c'est de continuer coûte que coûte.
Et de rester vivant.