La Seconde Guerre mondiale touche à sa fin. À bord d'un
porte-avions, au large du Japon, Philip Bowman rentre
aux États-Unis. Il a deux obsessions, qui l'accompagneront
tout au long de sa vie : la littérature et la quête de l'amour.
Embauché par un éditeur, il découvre un milieu très fermé,
fait de maisons indépendantes, et encore dirigées par ceux qui
les ont fondées. Bowman s'y sent comme un poisson dans l'eau,
et sa réussite s'avère aussi rapide qu'indiscutable. Reste l'amour,
ou plutôt cette sorte d'idéal qu'il poursuit, et qui ne cesse
de se dérober à lui. L'échec d'un premier mariage, l'éblouissement
de la passion physique et le goût amer de la trahison
sont quelques-uns des moments de cette chasse au bonheur
dont l'issue demeure incertaine.
Ce livre magnifique est comme le testament d'une génération
d'écrivains, derniers témoins, sans le savoir, d'un monde promis
à la disparition. Parce que l'art est le seul lieu où les contraires
coexistent sans se détruire, il noue d'un même geste la soif
de vivre de la jeunesse et la mélancolie de l'âge mûr, la frénésie
érotique et le besoin d'apaisement, la recherche de la gloire
et la conscience aiguë de son insignifiance.