Le monde de l’entreprise est saturé d’injonctions normatives qui s’appuient sur la nécessité d’une performance visible à court terme et l’espoir de pouvoir contrôler le destin. Pourtant, indignations et revendications rappellent que les choses ne fonctionnent pas comme elles devraient, que la réalité ne correspond pas aux discours des organisations. On constate un écart entre le prescrit et le vécu, les discours et les pratiques. Pour partie structurel aux organisations comme à la vie morale et politique en règle générale, cet écart se reflète dans l’évolution que les termes d’« éthique » et de « morale » ont connue au sein de la culture occidentale. En rendre compte permet de progresser dans l’identification des circonstances dans lesquelles il convient de définir et de prescrire ou, au contraire, d’adopter une attitude pragmatique dans l’action et la prise de décision.