A force de paroles, il se fait au monde beaucoup d'obscurité. Mais il est une obscurité d'obsidienne, transparente celle-là, que donne la Parole, et c'est celle-là que l'on cherche ici. Commenter l'Ecriture est trop dire : annoter suffit. On ne trouvera ici que des annotations, comme des étincelles surgies du brasier du Verbe.
Il s'écrit de par le monde beaucoup de textes, mais combien asphyxient l'âme de ceux qui les lisent, faute d'interstices ! Combien expirent, faute d'avoir laissé la parole à la Parole, et à ce Silence consubstantiel qui lui sert à la fois d'ambassade et de suite ? C'est pourquoi le texte des étincelles est aéré, ajouré.
Leur unité de lieu est la cellule (celui qui les écrit voit tout de sa fenêtre qui résume l'espace autant qu'elle rassérène le regard) : leur unité de temps est, d'un avent à l'autre, cet an de grâce qu'il faut au Mystère pour se dérouler, pour nous enrouler à Soi, peu à peu, jusqu'à ce que nous basculions pour de bon dans cet Instant unique où tout est simultané, où tous sont contemporains, Intra in gaudium Domini tui (Mt XXV, 21). Alors il y aura de la joie dans le ciel (Lc 15, 7) : le livre d'étincelles aura transmis le Feu.