Chaque année plus nombreux, des étrangers de passage,
des migrants, se mêlent aux habitants de quartiers pauvres
de nos villes. Ils circulent avec des titres de tourisme. Dans
cette course sans fin, ils font des commerces les plus divers
qu'ils vendent aux pauvres des quartiers pauvres. Cette
mondialisation par le bas du poor to poor, pour les pauvres
par les pauvres, est une extraordinaire soupape d'économie
parallèle, trop souvent inconnue. Le fétichisme de la marchandise
inhérent à la globalisation des économies libérales
leur offre le rôle d'entrepreneurs commerciaux nomades
et cosmopolites à travers les enclaves urbaines ethniques
de leurs circulations, suggérant les contours de peuples
transeuropéens sans nation. Surtout, cette mondialisation
structure des appartenances souvent communautaires,
ethniques, religieuses, passant de communautés immigrées
en communautés immigrées. Une enquête documentée,
passionnante et nécessaire.